Souvenirs d’un vieux Romain

Pierre de Nolhac

Recueil de courts textes et de poèmes, écrits à différentes époques, la plupart lors du séjour que fit Nolhac à l’École française de Rome.

Derrière la diversité des formes transparaît l’amour profond de l’auteur pour l’Italie, et Rome en particulier ; l’écriture délicate et sensible s’harmonise finement à la nostalgie de ces paysages aujourd’hui largement disparus.

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ISBN : 978-2-491445-43-0
9782491445430 17,00 €
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ISBN : 978-2-491445-44-7
9782491445447 4,19 €
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Nous arrivons le soir dans une petite ville, ancienne place forte, entourée de murs et de fossés, où la porte garde encore ses mâchicoulis de brique. L’unique auberge n’a qu’une chambre à deux lits ; c’est peu pour sept voyageurs, dont trois Parisiennes. Nos compagnes sont effrayées ; la maîtresse du logis explique par gestes, son dialecte n’étant pas très clair, qu’elle offre aux dames sa propre chambre et son lit, assez grand pour dormir à trois. Ce jour-là, pour la première fois, on regrette le confort absent. Au départ, autre aventure. L’hôtelière refuse d’être payée en or ; n’ayant jamais vu que du papier monnaie, nos napoléons lui semblent suspects. Elle consulte les notables, le parroco lui-même ; et nous devons attendre pour partir que l’autorité ecclésiastique se prononce en notre faveur.

La malpropreté des villages était incroyable. Elle nous apparut dès le premier bourg, à Carsoli, au sortir des anciens États romains. L’auberge sordide nous sembla le seuil symbolique du royaume de Naples. Il n’y avait que des lits de camp, aux draps de toile à voile. Les chambres étaient petites et basses, carrelées, encombrées de sacs et d’instruments de labour. Les rats s’ébattaient dans les armoires éventrées. Et le matin, ouvrant nos fenêtres, nous vîmes une centaine de petits porcs noirs, sans gardien, maîtres chez eux, qui encombraient le pavé jonché de paille et d’ordure, et semblaient presque sauvages. Il fallut livrer bataille pour sortir de la maison et nous frayer passage vers nos mulets.

Pierre de Nolhac

Pierre Girauld de Nolhac, dit Pierre de Nolhac (Ambert 1859 – Paris 1936)
Écrivain, poète, historien, il a eu dans sa vie deux amours : les Antiquités latines et le XVIIIe siècle français – Rome et Versailles. Ses recherches sur Pétrarque feront date. Ce fort lien affectif à l’humanisme de la Renaissance italienne et à l’esthétisme de la France de l’ancien régime l’accompagnera toute sa vie, qu’il fût Conservateur du Château de Versailles ou directeur du musée Jacquemart-André. Élu à l’Académie française en 1922, il laissa une oeuvre abondante et raffinée.

Préface
À Joachim du Bellay
La vaticane
Le pèlerin de Pizzo
Promenade dans Rome
Les images du palais Farnèse
L’arrivée de Montaigne
Une jeunesse d’autrefois
À Bologne avec Carducci
Souvenirs sur la reine Marguerite
La Victoire du Palatin
Sur le marbre de la Victoire
La Villa d’Este
Le lac de Némi
Voyage aux Abruzzes
Années d’Italie
Deux amitiés
Journées d’Arezzo
La coupole
Quatre jours à Rome
Ausonia Victrix
Audience pontificale
Au Palatin – Dernière visite à Boni
Pour le second millénaire de Virgile