De l’aveu même de l’auteur c’est un ouvrage de haute initiation qu’il nous présente ici. La quatrième Mission sort du cadre politique et social des trois premières pour nous ouvrir un tout nouveau champ de connaissance dans la dimension complémentaire de l’occulte. La Tradition Primordiale réservait ces enseignements à ceux qui avaient fait le chemin nécessaire pour les comprendre et les mettre en pratique utilement, c’est aujourd’hui au lecteur qui a suivi Saint-Yves jusqu’ici de se juger lui-même apte ou non à franchir le pas.
(Édition corrigée et annotée.)
Mission de l’Inde
Joseph-Alexandre Saint-Yves d'Alveydre
Où est l’Agarttha ? Dans quel lieu précis réside-t-elle ? Par quelle route, à travers quels peuples faut-il marcher pour y pénétrer ?
À cette question, que ne manqueront pas de se poser les diplomates et les gens de guerre, il ne me convient pas de répondre plus que je vais le faire, tant que l’entente synarchique n’est pas faite ou tout au moins signée.
Mais comme je sais que dans leurs compétitions mutuelles à travers toute l’Asie, certaines puissances frôlent, sans s’en douter, ce territoire sacré, comme je sais qu’au moment d’un conflit possible, leurs armées devraient forcément soit y passer, soit le côtoyer, c’est par humanité pour ces peuples européens comme pour l’Agarttha elle-même, que je ne crains pas de poursuivre la divulgation que j’ai commencée.
À la surface et dans les entrailles de la terre, l’étendue réelle de l’Agarttha défie l’étreinte et la contrainte de la profanation et de la violence.
Sans parler de l’Amérique, dont les sous-sols ignorés lui ont appartenu dans une très haute antiquité, en Asie seulement, près d’un demi-milliard d’hommes savent plus ou moins son existence et sa grandeur.
Mais on ne trouvera pas un traître parmi eux pour indiquer la position précise où se trouvent son Conseil de Dieu et son Conseil des Dieux, sa tête pontificale et son cœur juridique.
Si cela arrivait néanmoins, et si elle était envahie malgré ses nombreux et terribles défenseurs, toute armée de conquête, fût-elle d’un million d’hommes, verrait se renouveler la réponse tonitruante du temple de Delphes aux innombrables hordes des satrapes persans.
Appelant à leur secours les Puissances cosmiques de la Terre et du Ciel, même vaincus, les Templiers et les Confédérés de l’Agarttha pourraient au besoin faire sauter une partie de la Planète, et broyer d’un cataclysme et les profanateurs armés et leur patrie originelle.
C’est pour ces causes scientifiques que la partie centrale de cette terre sainte n’a jamais été profanée, malgré le flux et le reflux, le choc et l’engloutissement mutuel des empires militaires, depuis Babylone jusqu’au royaume touranien de la Haute-Tartarie, depuis Suze jusqu’à Pella, depuis Alexandrie jusqu’à Rome.
Joseph-Alexandre Saint-Yves d'Alveydre
Joseph Alexandre Saint-Yves d’Alveydre, 26 mars 1842, Paris – 5 février 1909, Pau.
La vie d’Alexandre Saint-Yves, plus tard marquis d’Alveydre, commença par la rébellion. Mais après un séjour à la colonie agricole de Mettray, fondée par Frédéric-Auguste Demetz (1796-1873), il trouva sa voie et se lança dans l’étude. Son parcours éclectique le mena de l’armée à la médecine, de l’économie à la musique et aux langues orientales, entre autres. Son mariage en 1877 lui ayant apporté la sécurité financière, il put se consacrer à l’écriture et fit paraître une vingtaine d’ouvrages sur les sujets les plus variés. Ami de Gérard d’Encausse (alias Papus), grand admirateur de Fabre d’Olivet, il n’adhéra cependant à aucun mouvement spiritualiste, trop conscient de la portée universelle de son oeuvre. Ses travaux nourrirent pourtant les grands courants ésotéristes encore longtemps après sa disparition. L’ampleur et la profondeur de son oeuvre sont en cruel contraste avec l’oubli dont il souffre aujourd’hui.
Avertissement
Préface
Chapitre premier
Chapitre II
Chapitre III
Conclusions
Épilogue
Appendice