Madame de Pompadour et la politique

Pierre de Nolhac

Outre des dépenses extravagantes, on reproche aussi à Mme de Pompadour le rôle funeste qu’elle aurait joué auprès de Louis XV dans la conduite des affaires politiques de la France. Il est certain que sa proximité avec le souverain lui laissait le loisir de faire appliquer des idées qui auraient pu servir en premier lieu les intérêts des nombreux amis qu’elle favorisait ouvertement. L’auteur nous montre ici que les illusions étaient partagées par tous les partis. (Édition annotée)

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La marquise ne laissait point à Louis XV le temps de méditer trop profondément sur ces inquiétudes. Rosbach l’avait « fâché, mais non consterné ». Il importait d’écarter de lui la méchante humeur de Bernis. Sous une habile influence féminine, « l’intérieur » se rassérénait avec le temps du carnaval : « La gaieté, note M. de Croÿ, prit tout à coup le dessus, au point que l’on redevint belle comme le jour. On était engraissée. On ne parlait que de choses galantes. On paraissait enchantée. Le Roi s’égayait. Il n’était plus question de dévotion. » C’est qu’on attendait le prince de Soubise, « l’intime de cœur des deux », qui arriva le 21 février, ayant quitté ses quartiers d’hiver pour quelques semaines : « Autant il aurait été mal reçu du peuple de Paris, qui était furieux contre lui, autant il fut bien reçu dans l’intérieur. Loin de le gronder, il ne fut question que de le consoler. Il parut, comme de raison, fort affligé et on l’accabla d’amitié. » La marquise invitait à souper pour rencontrer M. de Soubise ; il parlait de « la bataille », l’expliquait, se faisait plaindre ; ses auditeurs ni lui-même ne ménageaient M. de Richelieu.

Pierre de Nolhac

Pierre Girauld de Nolhac, dit Pierre de Nolhac (Ambert 1859 – Paris 1936)
Écrivain, poète, historien, il a eu dans sa vie deux amours : les Antiquités latines et le XVIIIe siècle français – Rome et Versailles. Ses recherches sur Pétrarque feront date. Ce fort lien affectif à l’humanisme de la Renaissance italienne et à l’esthétisme de la France de l’ancien régime l’accompagnera toute sa vie, qu’il fût Conservateur du Château de Versailles ou directeur du musée Jacquemart-André. Élu à l’Académie française en 1922, il laissa une oeuvre abondante et raffinée.

I. – L’initiation
II. – Les affaires d’Église
III. – La conversion de la marquise
IV. – Le renversement des alliances
V. – L’année de Damiens
VI. – Les armées du roi
VII. – La disgrâce de Bernis
VIII. – Le ministère de Choiseul
IX. – La fin
Sources
Appendice