La promenade de Versailles dédiée au Roi

Et l'histoire de Célanire

Madeleine de Scudéry

Deux trésors sous ce simple titre : le récit d’une visite au premier Versailles, et une longue nouvelle sur une intrigue galante dans une cour imaginaire, bien reconnaissable pourtant…
Cette nouvelle si marquée de l’esprit du XVIIe siècle est en parfaite harmonie avec le petit château de Louis XIII que nous venons de visiter. Que se racontait-on pendant la promenade ? De quoi s’entretenait-on en faisant antichambre ? Que murmurait-on derrière les éventails ? Les ombres douloureuses de Louis XIV et Marie Mancini, de Condé et Marthe du Vigean, rodent à chaque page. En vérité les sentiments qui nous sont exposés ici sont si humains et universels que c’est plutôt à un voyage hors du temps que nous sommes conviés. Un voyage dans la Beauté ; celle des objets, des bâtiments, des jardins, celle des sentiments, est une, et elle est intemporelle. (Édition annotée)

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ISBN : 978-2-38371-080-6
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Mais à peine eûmes-nous pris garde que ce bateau était arrêté qu’un grand bruit de trompettes fit retentir l’air d’un son éclatant, pour obliger ceux qui les entendaient à regarder en cet endroit ; et un moment après nous vîmes partir mille feux d’artifice, les plus agréables du monde, et de figures différentes. On voyait un grand nombre d’aigrettes, de fusées qui retombaient en étoiles, plus brillantes que celles du ciel ; les autres s’éparpillaient en serpents ondoyants ; un grand nombre, après avoir été aussi haut qu’elles pouvaient aller, retombaient dans l’eau, d’où par un artifice admirable elles bondissaient comme des poissons, et glissant assez loin sur la rivière, ressemblaient à des poissons de feu qui s’entrebattaient. Enfin il est impossible de voir un feu d’artifice plus agréable, et au milieu de cette prodigieuse quantité de feux et de lumières, on discernait un Amour sur le haut du bateau, qui tournant tantôt à droite, tantôt à gauche, semblait avec son flambeau mettre le feu à toutes les fusées qui en partaient.

Madeleine de Scudéry

Madeleine de Scudéry – 15 novembre 1607, Le Havre ; 2 juin 1701, Paris.
Orpheline de père de bonne heure, fort bien élevée puis introduite à la cour par son oncle Guillaume de Goustimesnil, la jeune Madeleine trouva vite sa place dans les cercles littéraires du temps, en particulier à l’hôtel de Rambouillet. En 1652 elle lança son propre salon, qui devint le centre de ralliement du mouvement précieux. C’est apparemment pour des motifs moins de gloire que de finances qu’avec son frère Georges elle se lança dans la littérature. Il n’en demeure pas moins que les raffinements psychologiques de Clélie, du Grand Cyrus ou des Conversations, flambeaux de la littérature galante, allaient de manière heureuse humaniser les rigueurs du classicisme à venir.

La promenade

Histoire de Célanire

Histoire de Cléandre

Suite de l’histoire de Célanire