Il faudrait avoir un cœur de pierre pour ne pas être ému jusqu’aux larmes devant ces appels déchirants de l’amour maternel, rester sourd à l’angoisse de tels désespoirs et ne pas éprouver l’ardent désir de consacrer sa vie à y porter remède.
Les prêtres reçoivent tous les jours des suppliques de cet ordre, parce qu’on les considère comme des ministres de Dieu, doués du pouvoir de pénétrer l’énigme du surnaturel et de la résoudre. Ils répondent à ces douleurs en y apportant les consolations de la religion. Le prêtre affirme au nom de la Foi, de la Révélation ; mais la foi ne s’impose pas, elle n’est même pas aussi généralement admise qu’on se l’imagine ; je connais des prêtres, des évêques, des cardinaux, qui ne l’ont pas, tout en l’enseignant comme utilité sociale. Il y a sur la Terre une cinquantaine de religions différentes… utiles peut-être, mais inacceptables au point de vue philosophique. En face des spectacles qui viennent d’être rappelés, leurs ministres peuvent-ils convaincre qu’un Dieu juste et bon régisse l’humanité ?
L’homme de science n’est assis ni sur le banc du confessionnal ni dans la chaire évangélique, et il ne peut dire que ce qu’il sait. Il est loyal, franc, indépendant, rationnel avant tout. Son devoir est d’étudier, de chercher. Nous cherchons encore et n’avons pas la prétention d’avoir trouvé, et encore moins celle d’avoir reçu du Ciel la révélation de la Vérité. C’est tout ce que j’ai pu répondre à l’inconnue, en lui donnant l’espérance de revoir un jour son fils et de rester dès maintenant en relation spirituelle avec lui. Quel bonheur c’eût été pour moi d’apporter à son âme une certitude libératrice ! Mais je n’ai pas, comme Auguste Comte, Saint-Simon ou Enfantin, l’illusion de m’imaginer être le grand prêtre d’une religion nouvelle. Cependant, il n’est pas douteux que la religion universelle de l’avenir sera fondée sur la Science, et en particulier sur l’Astronomie associée aux connaissances psychiques.
Camille Flammarion
Camille Flammarion, 1842-1925.
Astronome, fondateur de l’observatoire de Juvisy et de la Société astronomique de France. En marge de ses travaux officiels, il s’intéressa aux aspects inexpliqués de la réalité, et fit un remarquable travail de vulgarisateur. Affirmant qu’il n’y avait là aucun mystère mais uniquement de l’ignorance, il s’efforça, en les étudiant à la lumière de la méthode scientifique, d’ouvrir un chemin vers un nouveau champ d’étude que la science, à son avis, ne pouvait éviter.
I – Le plus grand des problèmes peut-il être actuellement résolu ?
II – Le Matérialisme, doctrine erronée, incomplète et insuffisante
III – Qu’est-ce que l’homme ? L’âme existe-t-elle ?
IV – Facultés de l’âme supranormales, inconnues ou peu étudiées, prouvant son existence indépendante de l’organisme matériel
Pressentiments. Divinations. Prémonitions. Sensations en rêves. Mystérieux appels
V – La volonté agissant sans la parole, sans aucun signe et à distance
Magnétisme. Hypnotisme. Suggestion mentale. Autosuggestion. Stigmates
VI – La télépathie et les transmissions psychiques à distance
Vue et audition télépathiques
VII – La vue sans les yeux, par l’esprit, en dehors des transmissions télépathique. La lucidité
Cryptoscopie
VIII – La vue des événements futurs
L’avenir présent. Le déjà vu
IX – La connaissance de l’avenir
Le fatalisme. Le déterminisme et le libre arbitre. Problème du temps et de l’espace