En expert et passionné, l’auteur déroule devant nous le grand panorama historique de la naissance de Versailles, depuis la ferme fortifiée des Loménie, près du hameau de Versalias, jusqu’à l’immense demeure de Louis XIV, en perpétuel chantier. La ville elle-même est une création du roi, à son service pour loger les courtisans et les différentes annexes de la gigantesque machine de pouvoir qu’est devenu le Château. Architectes, artisans, artistes, paysagistes, tous les talents sont convoqués ; les constructions, destructions, reconstructions s’enchaînent, au gré du bon vouloir du souverain.
Une geste flamboyante.
(Édition annotée.)
La création de Versailles
Il faut songer maintenant à décorer les nouvelles fontaines du jardin. Cette nécessité amène à faire aux artistes de nombreuses commandes. Les sculpteurs qui reçoivent les principales sont les frères Gaspard et Balthazar Marsy. En deux ans, 1666 et 1667, ils touchent près de dix mille livres sur des « figures de plomb et ornements de sculptures pour les fontaines » ; toute l’ornementation du bassin du Dragon est comprise dans cette somme, le dragon, les quatre dauphins et les quatre amours sur des cygnes. Ils ont fait également, pour la jolie fontaine du Triton ou de la Sirène, située sur la terrasse à l’angle nord-ouest du Château, des groupes qui sont déjà dorés en 1668. On y voit un triton soutenant une sirène, qui projette l’eau par une coquille portée à sa bouche, et deux enfants assis sur des dauphins. Ce groupe, qui disparaîtra avec le bassin, est indiqué comme étant de bronze doré. D’ordinaire, pour les fontaines, le métal employé par les sculpteurs est un mélange de plomb et d’étain, que la dorure rend semblable au bronze doré ; il faut se méfier toujours, en lisant les descriptions, de cette mention du bronze doré, faite à propos d’objets que nous ne retrouvons point en ce métal et que les Comptes indiquent comme exécutés en plomb.
Pierre Girauld de Nolhac, dit Pierre de Nolhac (Ambert 1859 – Paris 1936)
Écrivain, poète, historien, il a eu dans sa vie deux amours : les Antiquités latines et le XVIIIe siècle français – Rome et Versailles. Ses recherches sur Pétrarque feront date. Ce fort lien affectif à l’humanisme de la Renaissance italienne et à l’esthétisme de la France de l’ancien régime l’accompagnera toute sa vie, qu’il fût Conservateur du Château de Versailles ou directeur du musée Jacquemart-André. Élu à l’Académie française en 1922, il laissa une oeuvre abondante et raffinée.
Préface
Introduction
I. – Versailles sous Louis XIII
II. – Les premiers travaux de Louis XIV
III. – Versailles séjour de fêtes
IV. – Les premières descriptions de Versailles
V.– Le château de Le Vau
VI. – L’œuvre de Le Nôtre
VII. – Le Grand Canal