La ville de Kyoto offre l’aspect d’une masse confuse et uniforme de maisons basses, dont les toits noirs sont seuls visibles. À notre gauche, dans le lointain, le château montre ses pignons et les murs blancs de son enceinte. Devant nous, un peu à notre droite, on distingue un dédale d’édifices et un groupe de vieux arbres : le palais du Mikado. Au-dessus de cet océan de toits s’élèvent les innombrables chapeaux de feutre des temples. Les deux grands sanctuaires de Taikosama les dominent tous ; ils attirent le regard par la majestueuse grandeur de leurs profils.
Nous sommes dans les premières heures de l’après-midi. Figurez-vous un grand fleuve qui charrie des blocs de charbon, noirs, polis, ruisselant de lumière sur les arêtes. Au milieu de cette nappe sombre mais miroitante, des îlots, des oasis vertes, les bosquets sacrés des temples, et, autour de la ville, un autre océan : des têtes d’arbres et des rizières qui, privées de leur fraîcheur à cette époque de l’année, commencent à jaunir. Tel est l’effet que, vu de cette élévation et à l’encontre du soleil, Kyoto produit sur le spectateur.
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