Rien n’était assez beau ni assez bon pour elle. Ses fournisseurs furent ceux des souverains qui la venaient applaudir. Encore leur imposa-t-elle des raffinements : c’est ainsi qu’elle inventa les gants de Suède montant jusqu’à l’épaule. Leurs plis tirebouchonnant dissimulaient la pauvreté de son bras, et comme elle en confia la fabrication aux Magasins du Louvre, ces merveilleux producteurs, la mode en prit furieusement. De même, elle stimula madame Lejeune, sa lingère, et empêcha cette artiste arrivée de s’endormir sur ses succès, en lui demandant de nouveaux modèles plus exquis les uns que les autres. Elle en obtint des matinées, des chemises, des peignoirs à désespérer les peintres par leur diaphanéité neigeuse, ou par l’originalité charmante de leurs tons et de leur dessin.
Car la Barnum était artiste en tout et jusqu’au bout des ongles. Mais, à travers son culte de la forme et du luxe délicat, perçait, il faut bien le dire, son incessant besoin de corriger la nature. Maltraitée par cette marâtre, elle voulut cependant être désirée et admirée. Sa maigreur sembla donc disparaître. Ce fut à sa corsetière, la célèbre Léoty, qu’elle demanda de lui faire une poitrine. Et celle-ci créa pour elle une mode de corsets qui remplirent ce but tout en étant le comble de l’élégance, et qui, par leur chic, furent pour moitié dans les succès de toilette de notre héroïne.
Quant à son teint, quant à sa peau, elle ne les oublia pas plus que le reste. L. Legrand fut son sauveur. Elle lui demanda de les lui velouter, tout en les parfumant, tout en les lui adoucissant, et l’habile parfumeur inventa, pour sa difficile cliente, cette incomparable crème Oriza et cette fabuleuse essence Oriza à l’héliotrope blanc.
fourage jacques –
Pas vraiment bien écrit, mais tellement drôle!! Des coulisses pas très reluisantes…