À Trianon, Marie-Antoinette et ses amies trouvent la crème préparée sur les tables de marbre blanc et s’amusent parfois à battre elles-mêmes le lait dans des barattes de porcelaine au chiffre royal. Toutes les pièces de porcelaine décorée qui servent à la Reine, terrines, assiettes, beurriers, tasses et soucoupes, sortent de sa manufacture de Paris. Cette gracieuse laiterie, aux murs revêtus de marbre, est traversée par un filet d’eau coulant dans une rigole pour y entretenir la fraîcheur. On l’appelle à Trianon la « laiterie de propreté » ; la véritable laiterie, dite « de préparation », est à quelques pas, un peu plus loin de l’étang, et c’est là qu’on apporte le lait de la ferme, qui a une sortie directe hors du domaine.
La ferme s’étend autour d’une cour parsemée de bouquets d’arbres. Elle forme un groupe de bâtiments, où sont des étables distinctes pour le taureau, les vaches suisses, les veaux, les moutons, les chèvres, un toit à porcs, une niche à lapins, une serre aux fromages et le logement du bouvier et de ses aides. La volière de la Reine et son poulailler occupaient une maisonnette au bord du lac, voisine du petit pont ; les grillages sont encore aux fenêtres, et le colombier se voit dans le comble. L’été, les volailles s’ébattaient sur la pelouse dans un espace entouré et couvert de filets soutenus par des poutrelles. Derrière était la maison du gardien du Hameau, le suisse Bersy ; elle communiquait par un souterrain, dont l’escalier existe encore, avec le fossé d’enceinte. Cette maison a disparu, ainsi que la grande laiterie et une grange d’assez vastes proportions, qui se trouvaient dans le voisinage du petit pont, un peu au-dessus et à gauche du colombier.
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