Si nous rapprochons de cette idée certains autres faits, comme celui qui laissait les maisons indivises en Égypte, comme celui que le fils suivait presque toujours la condition où il était né, et bien d’autres que je pourrais citer, nous verrons d’abord que la famille alliait au culte de ce Dieu la possession d’un habitat permanent, tout comme c’était la règle en Grèce et à Rome. Si nous voulons rechercher en plus comment étaient faites et sont encore faites les maisons égyptiennes, nous trouverons que, toutes, elles avaient une sorte d’area qui les entourait, comme en Grèce et à Rome. Nous savons déjà que l’on y conservait les momies des membres de la famille enterrées dans cette cour ou placées dans une niche bâtie exprès pour les y recevoir, comme c’était l’usage primitif en Grèce et à Rome d’ensevelir les membres de la famille dans l’intérieur de l’area dont je viens de parler. De là avait pris origine ce culte des ancêtres que j’ai signalé récemment. Jusqu’ici on avait bien observé que les morts étaient l’objet d’un culte spécial, puisqu’il y avait dès le temps des pyramides des esclaves du double, qui devinrent dans la suite des prêtres du double, et que le prêtre du double de Khéops, par exemple, existait encore au temps de la dynastie ptolémaïque ; mais ce qu’on n’avait pas fait observer, c’est que celui qui était chargé officiellement de perpétuer le culte de la famille, d’obvier à son extinction, absolument comme le feu qu’on conservait dans l’âtre de la maison, c’était le fils aîné, celui qui faisait « revivre le nom de son père », comme disent les textes.
Dès le temps des pyramides et des mastabas, on trouve des exemples de ce culte de la famille dans les inscriptions où le prêtre qui offre la libation au défunt est quelquefois nommé le fils aîné, et dans certaines prérogatives que nous ont conservées les représentations des tombeaux ; sous le Nouvel Empire thébain, nous voyons que la coutume s’est conservée intacte à la dix-huitième dynastie, où je l’ai déjà signalée ; et si nous voulons passer à l’époque à laquelle fut copié le papyrus moral de Boulaq, nous trouvons la maxime suivante : « Offre de l’eau à ton père et à ta mère qui sont dans la vallée funéraire ; vérifie l’eau, offre des choses divines, autrement dit acceptables. Ne l’oublie pas, quand tu es au dehors. Si tu le fais, ton fils le fera pour toi semblablement. »
Il n’y pas encore d’avis.