La psychométrie est la capacité que possèdent certains sensitifs de « lire »dans un objet toute son histoire : son origine, ses différents propriétaires, ses environnements successifs, etc. La télesthésie, elle, désigne la capacité de « voir à distance ». Par respectivement 26 et 23 cas très documentés, l’auteur décrit et analyse ces dons étonnants, auxquels la science d’aujourd’hui est toujours loin d’apporter une explication.
(Édition corrigée et annotée)
Les énigmes de la psychométrie et les phénomènes de télesthésie
Le 8 août 1913, sur la simple présentation d’une lettre qu’elle ne regarda même pas, Mme Feignez, après m’avoir tracé exactement le portrait moral et physique de M. Raymond Raynal déclara : « qu’il mourrait avant deux ans s’il quittait Paris, de mort accidentelle, frappé en pleine face d’un morceau de fer, et sur ou près d’un moyen de locomotion qui ne serait pas le chemin de fer. » C’est assez vague, évidemment, mais il ne faut pas demander à la psychométrie la plus exacte le genre de précision qu’on trouve, quelquefois tout au moins, dans les rapports d’un garde-champêtre.
Le 17 novembre, elle déclara, sur une nouvelle présentation d’une lettre, qu’elle avait déjà prédit la mort de ce jeune homme, qu’il n’échapperait pas à ce danger, à moins qu’on ne l’empêchât de quitter Paris ; je soupçonne le sujet d’avoir ajouté une précaution oratoire charitable, comme font les psychomètres, pour consoler un peu le monde : « Mon Dieu ! il pourrait peut-être échapper à ce danger : après tout je ne suis pas infaillible. » Elle ajouta que la mort proviendrait toujours d’un objet en fer.
Le 24 novembre, M. H. L., ami du défunt, frappé de cette voyance, alla porter à la voyante une autre lettre de M. Raymond Raynal. Elle reconnaît immédiatement au contact de la lettre la personne dont il s’agissait, en trace de nouveau le portrait exact, et malgré les dénégations voulues de M. H. L. pour l’induire en erreur, recommence la même voyance, et prédit que dans un an il serait mort, toujours de la même façon ; et sur l’assurance que M. H. L. lui donne qu’il ne pouvait quitter Paris, elle déclare qu’une force l’obligerait à quitter cette ville, qu’il serait absent un mois, et que sa mort ne serait pas connue aussitôt de façon précise, mais, qu’au bout d’un mois et demi environ, elle le serait.
Ernest Bozzano, 9 janvier 1862, Gênes – 24 juin 1943, Gênes.
Issu d’un milieu aisé, Ernest Bozzano a eu la chance de pouvoir se consacrer très tôt à la passion de sa vie : apprendre. Lecteur insatiable, il réduisit peu à peu son champ d’investigation jusqu’à ce qui allait devenir le coeur de sa recherche : la personnalité humaine. Après une vie entière d’expérimentations et de réflexions, il acheva son parcours convaincu de la prédominance du psychisme sur la matière et de la continuation de la vie après ce qu’on appelle la mort.
Les énigmes de la psychométrie
Conclusions
Les phénomènes de télesthésie