Après une récapitulation rapide de l’histoire d’Israël jusqu’à son éclatement et sa ruine politique, l’auteur remonte la courbe du cycle multimillénaire : pourquoi et sous quelles conditions la diaspora juive peut-elle représenter les semailles fécondes d’une régénération du monde.
Certaines pages littéralement prophétiques peuvent aujourd’hui nous interpeller d’une manière tout à fait particulière. Comme si cet ouvrage était lui-même une graine oubliée, dont l’heure serait venue. Cela pourrait être le sens de l’espoir qu’exprime l’auteur dans sa prière finale.
Mission des Juifs – II –
Joseph-Alexandre Saint-Yves d'Alveydre
J’ai tenu, dans ce qui précède, à montrer l’enchaînement des réveils successifs de l’Esprit public, européen, dont les Juifs ont été les premiers évocateurs.
Sans la rectification synarchique de nos Sociétés, ces mêmes Juifs, malgré leurs réels bienfaits, seraient très certainement les premières victimes le jour où toutes les conséquences du Nemrodisme européen aboutiraient à une crise finale, non seulement économique, mais forcément politique.
Alors comme dans l’Empire romain, comme dans sa continuation cléricale jusqu’à la Réforme, il n’y aurait en jeu que des passions et des instincts, et les plus innocents payeraient pour les coupables.
Acculés par les événements et par le malaise des masses à de brusques mesures, les gouvernements seraient les premiers à proclamer partout le droit à la banqueroute, l’annulation des emprunts d’État, tandis que, de leur côté, dans la mêlée sanglante des révolutions et des guerres européennes, les peuples conquérants et victorieux se payeraient des frais de la guerre, et referaient leur fortune ruinée en hypothéquant les provinces les plus riches des peuples vaincus.
Or, les nationalités si péniblement constituées depuis des siècles, en se voyant ainsi démembrées militairement et économiquement, prendraient très certainement les effets pour les causes, et écouteraient les pires suggestions du désespoir.
Certes, il y a eu de réels progrès civils accomplis depuis plusieurs siècles dans la Constitution intérieure des États et dans toutes les branches de l’activité humaine.
Mais le point culminant de toutes les antiques anarchies sociales, le sommet de l’Angle occupé depuis quatre mille ans bientôt par le Gouvernement Général des Sociétés selon l’Ordre de Nemrod, rend indispensable la coordination simple et savante de tous ces progrès d’après la Loi éternelle que j’indique et que je prouve.
Joseph-Alexandre Saint-Yves d'Alveydre
Joseph Alexandre Saint-Yves d’Alveydre, 26 mars 1842, Paris – 5 février 1909, Pau.
La vie d’Alexandre Saint-Yves, plus tard marquis d’Alveydre, commença par la rébellion. Mais après un séjour à la colonie agricole de Mettray, fondée par Frédéric-Auguste Demetz (1796-1873), il trouva sa voie et se lança dans l’étude. Son parcours éclectique le mena de l’armée à la médecine, de l’économie à la musique et aux langues orientales, entre autres. Son mariage en 1877 lui ayant apporté la sécurité financière, il put se consacrer à l’écriture et fit paraître une vingtaine d’ouvrages sur les sujets les plus variés. Ami de Gérard d’Encausse (alias Papus), grand admirateur de Fabre d’Olivet, il n’adhéra cependant à aucun mouvement spiritualiste, trop conscient de la portée universelle de son oeuvre. Ses travaux nourrirent pourtant les grands courants ésotéristes encore longtemps après sa disparition. L’ampleur et la profondeur de son oeuvre sont en cruel contraste avec l’oubli dont il souffre aujourd’hui.
Chapitre XIV. – La synarchie d’Israël – L’anarchie des prud’hommes du troisième Conseil – La monarchie politique
Chapitre XV. – Prise de Jérusalem. – Suite de la monarchie politique. – Séparation des tribus. – L’ancien droit public et le césarisme assyrien. – Ruine d’Israël
Chapitre XVI. – L’ancien monde et le césarisme. – Bible et Targums samaritains
Chapitre XVII. – La captivité – Esdras – Le retour – Les targums – Le Talmud
Chapitre XVIII. – L’empire persan – Les sanctuaires et les initiés – Les guerres médiques – L’anarchie hellénique – L’empire macédonien – L’Asie – La Judée sous les Grecs – Le Bouddhisme – La Chine
Chapitre XIX. – Rome – Ses institutions empiriques – L’empire romain – Dissolution sociale de l’ancien monde – Les prophètes juifs et le gouvernement général – Odin – Apollonius de Tyan
Chapitre XX. – Jésus, Marie, les partis politiques – Le judaïsme et le mosaïsme ouvert, les ordres laïques – Vie publique de Jésus, Sa science, Ses miracles, Sa promesse, Sa mort, Sa résurrection – Le christianisme des apôtres est l’israélitisme messianique – Le Christ crucifié est le Christ glorieux – La loi de Sa promesse sociale est la Synarchie
Chapitre XXI. – De César à la destruction de Jérusalem – De la dispersion des Juifs à leur reconstitution possible en Palestine
Conclusions
PRIÈRE