Histoires de voyage

Auguste Barbier

Collection variée d’anecdotes de voyage.

Ces historiettes apparemment minuscules sont pourtant profondément dépaysantes : dans ce monde sans machines, où rien ne va plus vite qu’un cheval, tout est loin, tout est long et difficile, le matériel impose au quotidien son poids d’airain ; dans cette vie sans images, l’imaginaire, réduit à la portion congrue, est confiné aux livres (pour une élite), aux chansons, aux légendes.

Mais ceci est notre regard d’aujourd’hui.

En fait nos arrière-grands-parents étaient des gens forts et simples, accueillants, courageux et sages. Ce sont des textes comme celui-ci qui en témoignent.

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ISBN : 978-2-491445-48-5
9782491445485 15,00 €
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Enfin après trois jours de route, par la plus insupportable chaleur, surtout dans les plaines nues et arides du pays des Landes, nous atteignîmes les fraîches altitudes des Pyrénées et arrivâmes aux Eaux-Bonnes. Ce village de bains sulfureux est situé à l’entrée d’une gorge étroite où coule la Soude, au-dessus du confluent de ce ruisseau et d’un torrent nommé le Valentin. De hautes montagnes l’entourent de tous côtés et en font une espèce d’entonnoir. Il se compose d’une longue rue qui va toujours montant, bordée à gauche d’un rang d’hôtels et de maisons meublées, et à droite d’un grand jardin anglais qui sert de promenade aux habitants du lieu. Tout au fond, et adossée à la montagne, se trouve une autre rue qui mène à l’église, à l’établissement des bains, et à plusieurs sources situées sous un hangar d’une construction toute primitive. Cette station resserrée, et manquant de lumière à cause de son encaissement, est assez triste, même au milieu des splendeurs de l’été.

Nous nous logeâmes dans une maison meublée de la grande rue, le plus commodément possible ; nous n’y prîmes que le coucher ; quant aux repas nous allions les chercher à une table d’hôte située près de l’établissement des bains. Excepté le plaisir de la promenade, les jours où il n’y avait ni brouillard ni orage, ce qui n’est pas fréquent dans ce trou de verdure, les distractions n’y étaient guère abondantes ; point de théâtre, point de casino, seulement quelques bals par souscription dans une salle d’hôtel. N’ayant nul besoin de boire les eaux ou de me baigner, je passais mon temps à accompagner M. L. soit aux sources, soit à la promenade, et comme les excursions fatigantes lui étaient interdites, nous n’allions jamais ni bien loin ni bien haut.

Auguste Barbier

Auguste Barbier (Paris, 1805 – Nice, 1885)
Propulsé à 25 ans brusquement au faîte de la gloire par quelques poèmes républicains, violents et engagés, à la suite des Trois Glorieuses, Auguste Barbier s’installera peu à peu dans le rôle de l’écrivain « sérieux » et un peu moralisateur. Sa renommée n’en souffre pas. Élu en 1869 membre de l’Académie française, il est entre autres l’auteur du livret de Benvenuto Cellini.

Préface
Le château de Monségur
Le musée de Marseille
Une histoire de table d’hôte
Un nid d’hirondelles
Une noble action
Le roman de Pierre de Provence
Une scène de Bohémiens
L’album du matelot
L’abbaye de Loos
La chapelle de Vassivière
Le cabriolet de la malle-poste
En descendant la Saône
La pointe de Saint-Gildas
En remontant la Loire
La chasse aux chansons
Les grottes d’Étretat
La forêt de Montrichard
Une course à Saint-Savin
La sainte et le païen