Les Français en Algérie

Louis Veuillot

En 1841 l’auteur avait fait dans l’Algérie à peine conquise, celle de Bugeaud et d’Abd el-Kader, un voyage de curiosité, au cours duquel il put rencontrer nombre d’acteurs de la conquête, et même participer à une expédition de ravitaillement.

Il en tira un récit bien documenté, mais volontairement très personnel et subjectif.

Si le prosélytisme militant du converti appartient à l’auteur, ce texte n’en reflète pas moins de façon intéressante le regard curieux, mais réprobateur et légèrement inquiet, que jette une vieille nation sûre de ses valeurs sur le monde inconnu auquel elle se confronte.

Aujourd’hui, plus d’un siècle plus tard, ce témoignage ressurgi des sables trouve pourtant une étrange résonance et peut faire naître de profondes réflexions.

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Alger sort de son enceinte et se répand des deux côtés en faubourgs neufs, traversés par une belle route, et habités par une population qui leur donne un caractère exclusivement français. Les cabarets s’y épanouissent sous des enseignes réjouissantes, des soldats chantent, des cavaliers caracolent, des voitures vont et viennent à grand bruit ; on scie, on maçonne, on charpente, le soleil est éblouissant, la mer est douce, beaucoup de jolies maisons blanches émaillent la verdure vigoureuse des collines. Voilà le premier coup d’œil. Si vous questionnez les propriétaires de ces agréables bastides, ils vous diront que le sol est d’une fertilité merveilleuse et que toutes leurs denrées se vendent bien. En effet, l’immense consommation de l’armée et de la capitale donne à leur terre un prix qu’elle n’aurait pas même aux portes des grandes villes d’Europe. Voilà donc un aspect heureux. Mais tout cela ne va pas plus loin que le versant nord du Sahel et la ceinture de postes militaires qu’on lui a donnée. Si l’armée cessait un moment de couvrir ces enclos de son ombre, ils n’existeraient plus. Tous ces producteurs de salades et de primeurs, dispersés comme en pleine paix, seraient hors d’état de défendre un seul jour leurs jardinets et leurs villas.

Louis Veuillot

Louis Veuillot, Boynes, 11 octobre 1813 – Paris, 17 avril 1883.
Né d’une famille modeste, il dut quitter l’école à treize ans pour gagner sa vie. Attiré par l’écriture, il devient journaliste à Rouen, puis Périgueux, avant de se fixer à Paris. En 1838, de retour d’un voyage à Rome, il se convertit au catholicisme. En poste à l’Univers d’abord comme rédacteur, puis comme rédacteur en chef, poste qu’il gardera toute sa vie, il se sert de cette tribune pour afficher haut et fort ses solides convictions de catholique ultramontain, qui colorent la majeure partie des ouvrages de cet auteur prolifique.

Chapitre I
De Paris à Marseille. – Un sauvage. – La religieuse d’Orgon.

Chapitre II
À Toulon. – Un officier d’Afrique. – Le courage.

Chapitre III
La première garnison de Miliana.

Chapitre IV
La bénédiction du nouveau soldat.

Chapitre V
La traversée.

Chapitre VI
Arrivée.

Chapitre VII
Le mercredi des cendres. – L’église de Saint-Philippe.

Chapitre VIII
Coup d’œil historique.

Chapitre IX
Suite du coup d’œil historique – Les Chrétiens.

Chapitre X
Nos possessions et leur colonisation en 1841. – Les publicistes. – Plans nouveaux.

Chapitre XI
Le Coran et l’Évangile.

Chapitre XII
Pouvait-on convertir les musulmans ?

Chapitre XIII
La guerre sainte.

Chapitre XIV
La littérature algérienne.

Chapitre XV
En ravitaillement. – Mauvaise volonté des colons. – Nuit à l’hôpital. – Le caïd el-Major.

Chapitre XVI
Blida. – Le général Changarnier. – Le général Duvivier. – Yahia-Agha.

Chapitre XVII
Le téniah de Mouzaia. – Le bois des Oliviers. – Médéa.

Chapitre XVIII
Un petit combat. – Retour à Alger. – Lettre d’un soldat.

Chapitre XIX
La médecine civilisée.

Chapitre XX
Abd el-Kader.

Chapitre XXI
L’évêque et le clergé.

Chapitre XXII
Culte protestant.

Chapitre XXIII
Figures homériques.

Chapitre XXIV
Figures de passage.

Chapitre XXV
Controverse.

Chapitre XXVI
Les fêtes de juillet à Alger. – Bal chez le gouverneur. – Tout est dit. – Souvenirs.

Chapitre XXVII
Mostaganem et son curé.

Chapitre XXVIII
À Eugène Veuillot.

Chapitre XXIX
Conclusion.

Notes de fin